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Peu d’entreprises savent que des financements locaux peuvent les accompagner, et pas seulement quand ça va mal.

La crise assez violente que traverse le bâtiment met à mal un bon nombre de trésoreries de ce secteur. C’est le cas pour cette entreprise du Vendômois qui vient de recevoir une aide « bienvenue » d’Initiative Loir-et-Cher (ILC), un fonds qui attribue des prêts d’honneur (à 0%) à des chefs d’entreprise, tout en associant un parrain au suivi de la société. Ce parrain, chef d’entreprise, cadre ou retraité bénévole, aide « deux à trois fois par mois » l’entreprise à améliorer sa communication, à approfondir ses tableaux de suivi. « Grâce à lui, nous étendons notre activité aux économies d’énergie », poursuit la jeune dirigeante, pour qui cette assistance est presque aussi importante que le prêt de 10 000 euros.

Comme le fonds ILC, le Fonds d’intervention pour le développement des entreprises en croissance du Loir-et-Cher (FIDEC) « appuie les projets des entreprises en développement face, parfois, à la frilosité des banques », résume Jean-Christophe Desprès, conseiller à la chambre de commerce et d’industrie de Loir-et-Cher en charge du FIDEC.

Or les entreprises du Vendômois ne sont pas nombreuses à bénéficier de ces soutiens publics, y compris les aides de la région Centre, tête de file de l’aide aux entreprises. Selon la direction du Développement économique de la communauté du Pays de Vendôme (CPV), il existe trois catégories de sociétés : « Celles qui ne les connaissent pas, une deuxième catégorie qui en a entendu parler, mais qui ignore les spécificités, et une troisième qui connaît tout ça par cœur », résume Xavier Garnavault, directeur du développement économique de la communauté du Pays de Vendôme.

Confirmation d’Elise Chevais, d’ILC : « Depuis le début de l’année, nous avons un comité d’agrément par mois à Blois et à Romorantin. Nous n’en avons eu qu’un en avril à Vendôme », constate-t-elle. Et en 2014, sur la centaine de prêts accordés dans tout le département, seuls cinq l’ont été sur le territoire de la CPV : un restaurateur, une esthéticienne, deux commerces et une entreprise du bâtiment. Pour le FIDEC, aucun des neufs prêts accordés en 2014 ne l’a été dans le Vendômois.

Le FIDEC et ILC se rejoignent pour évoquer un manque d’information et de communication. « Il a fallu que je réclame un nouveau prêt à ma banque, et qu’elle refuse, pour qu’elle me présente ce dispositif. Mais j’ai dû tout faire seule », déplore une dirigeante d’entreprise.

Quel est l’intérêt d’un prêt d’honneur ? « Comme le dossier est évalué par des professionnels en commission, il rassure les banques qui n’hésitent plus à déclencher des soutiens. Le prêt d’honneur a un effet levier », argumente Elise Chevais.